Songes-poursuite dans l'obscurité

Songes

Allongé dans les herbes

Sous le bruit de Dame Nature

Emporté par les échos d'une voix lointaine.

***

Tâtonnant dans le noir

Aux errances mystérieuses

Ecoutant la respiration sourde

Et les petits gémissements étouffés.

***

Tu m'évites, tu t'enfuies

Je t'entends courir dans l'obscurité

La fraîcheur de la nuit nous embaumant

Et le bruit du vent qui couvre tes paroles.

***

Maintes fois je manque de t'attraper

Le tissu de tes vêtements me coulant entre les doigts

Et doucement cet étrange parfum

Qui part en tourbillons dans ton sillage.

***

Sans savoir pourquoi

Je te cherche des yeux dans l'obscurité

Courant, haletant, et mon coeur

Ne cesse de battre à ton approche

***

Glissant dans les dunes,

Le sable crissant sous nos pieds

Et le bruit du ressac accompagnant notre poursuite

Sous l'oeil étonné de la lune sur nos silhouettes fantômatiques

Et alors que tu t'éloignes du rivage

Bousculant jonc et bruyère

J'entends maintenant le son de ta voix répétée

Qui crie mon nom

***

Tu m'appelles, tandis que tu avances parmi les habitations

Tournant à chaque coin de rue, sous l'ombre des immeubles

Et je tombe durement sur le sol

Et tous ces visages cachés dans l'ombre, qui se pressent autour de moi

Qui n'arrêtent pas de me fixer, et qui m'empêchent de te voir

Ces visages qui ne me quittent pas des yeux, ces visages qui s'écartent alors que je me relève

Et qui s'évaporent alors que je leur fais enfin face

Me laissant seul et perdu au milieu des blocs de béton et des épines de métal

***

Je titube, je rebrousse plusieurs fois chemin

Et alors que tous ces murs commencent à se mélanger dans ma tête

J'entends comme un discret courant d'air frais

Quelque part ta voix faible résonne

Et m'appelle

***

Je cours

Je m'écorche les mains sur les murs

Je n'arrête pas de tourner

Ma respiration se fait courte

J'entends ta voix derrière moi

Puis devant moi, puis tout autour

Je te cherche, affolé, et ma respiration s'accélère

Et soudain je sens ton souffle, tout près de mon oreille

Je me tourne lentement

Ton visage, éclairé au clair de lune

Tu me regardes droit dans les yeux

Et ces yeux qui me fixent, ce sont les miens.

Voilà ^^

Si vous ne comprenez pas ce qui se passe dans ce poème, sachez que depuis le quatrième vers, la personne rêve, et qu'elle poursuit une partie d'elle-même. (enfin, c'est comme ça que je l'ai imaginé quand je l'ai écrit. J'ai une amie --on se demande pas qui -- qui m'a dit qu'on pouvait aussi imaginer que c'était un moment particulier dans la vie d'un couple, et qu'à la fin, la personne qui parle se lisait et se voyait dans les yeux de l'autre ^^ bon, je pense qu'il y a pas mal d'interprétations )

hésitez pas à me laisser vos impressions, ça m'intéresse beaucoup.
bonne soirée

Je le trouve très jolie