[skuld] Dans l'obscurité de l'automne

Dans l’obscurité de l’automne
Tremblant sous les gouttes de pluie
La jeune fille se couvre un peu plus
Pour que son âme ne parte pas.
Elle scrute des yeux le lointain
Caché parmi les lueurs des voitures
Avec ce bruit entêtant, sourd
Des monstres d’acier qui défilent sous ses pieds.
Son corps est là, mais son esprit est ailleurs
Perdu dans les contemplations de sa vie
Des écouteurs dans les oreilles
Elle oscille doucement, les yeux fermés.
Elle sent les gouttes sur son visage
Elle sent le vent dans son dos
Et les bruissements sourds de la batterie lorsqu’elle secoue doucement la tête.
Alors qu’elle tape du pied en rythme
Ses lèvres forment silencieusement les mots qu’elle n’ose pas dire
Et seulement alors il lui semble voler.
Elle pense un instant à sa vie, à ses parents
Ses mains laissent retomber la rambarde
Elle pense un moment à sa vie, à ses parents
Elle lève les bras, et il lui semble que le monde entier est sous ses pieds.
Un seul sanglot la traverse
Puis elle étend ses bras
Et se laisse doucement tomber en avant.
Elle atterrit dans un choc,
L’homme qui l’a tirée en arrière près d’elle.
Elle le regarde se relever
Se dit qu’elle n’est peut-être pas toute seule
Et se prend à se dire que la mort peut bien attendre.
Puis suit son regard alarmé jusqu’à son ventre
Jusqu’à cette barre d’acier sur laquelle elle est tombée.

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Pas très gai, ce poème. Mais il est joli quand même, non?